SELON UNE ETUDE, LE TRAITEMENT AU VIRACEPT EN ASSOCIATION ADMINISTRE AUX FEMMES ENCEINTES EMPECHE L'INFECTION A VIH CHEZ LES NOURRISSONS

San Francisco, le 3 février - L'étude 353 du Pediatric AIDS Clinical Trials Group (PACTG) a révélé qu'une thérapie combinée anti-VIH qui comprend l'inhibiteur de protéase VIRACEPT(r) (nelfinavir mesylate) chez les 8 femmes enceintes ayant participé à l'étude avait empêché la transmission du VIH à l'enfant. Les résultats du PACTG 353, présentés à la 7ème conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes à San Francisco, indiquent l'efficacité possible des traitements contenant des inhibiteurs de protéase dans la réduction du risque de la transmission verticale du VIH.

Outre l'élimination de la transmission du VIH aux nourrissons, les mères ont également bénéficié de ce traitement lors de cette étude. La charge virale des mères a diminué de façon significative au cours du traitement, avec une baisse moyenne de la base à l'accouchement de -1,8 log10 et de la base à six semaines suivant l'accouchement de -2,4 log10 (p=0.01). Pour 6 femmes (75%) participant à l'étude, la charge virale était inférieure au niveau détectable (<400 copies/mL) au moment de l'accouchement. Le nombre de cellules moyen CD4 de la mère à la base était de 220 cellules/mm3 ; il est passé à 308 et 415 cellules/mm3 au moment de l'accouchement et six semaines suivant l'accouchement, respectivement.

Des femmes enceintes infectées par le VIH dont le nombre de semaines de grossesse était compris entre 14 et 34 ont été choisies pour cette étude. Elles ont reçu des doses de 750 mg de VIRACEPT trois fois par jour (ou TID) par voie orale ainsi que des doses d'analogues nucléosidiques (NA) AZT et 3TC par voie orale, pendant et après la grossesse. Au cours de l'accouchement, le VIRACEPT et le 3TC ont été administrés par voie orale et l'AZT par voie intraveineuse.

Lors de cette étude, il a semblé que le traitement au VIRACEPT pendant la grossesse et chez les nourrissons a été bien toléré. L'effet du traitement pendant la grossesse et après l'accouchement sur la mère et le nourrisson a également été analysé.

Sur les 10 femmes participant à l'étude, 8 sont allés jusqu'au bout et 2 ont abandonné pour des raisons obstréticales sans rapport avec le traitement.

Les nouveaux-nés ont reçu une dose de VIRACEPT (10mg/kg TID) en association à des doses d'AZT et de 3TC proportionnelles à leur poids. Le traitement au VIRACEPT administré au nourrissons semble avoir été bien toléré, selon les résultats préliminaires. Des baisses transitoires du taux d'hémoglobine et/ou de neutrophiles ont été signalées mais elles n'ont plus eu lieu après l'arrêt de la prise d'AZT. Les taux moyens de VIRACEPT chez les nourrissons d'une semaine étaient faibles, et une étude impliquant des doses plus fortes (40 mg/kg BID) est en cours.

Les huit enfants sont nés sans être atteints d'infection par le VIH après un nombre moyen de semaines de grossesse de 38 (le nombre de semaines de grossesse a varié de 35 à 40 semaines). Le taux de transmission du VIH (0%) observé au cours de cette étude semble inférieur au taux de transmission observé dans les études sur le traitement standard actuel à l'AZT seul visant à empêcher la transmission de mère à enfant (protocole ACTG 076), où environ 8% des nourrissons étaient atteints d'infection par le VIH. Toutefois, l'étude PACTG 353 n'a concerné que 8 femmes et leur enfant et la durée du suivi a été courte. Des études à plus long terme portant sur un nombre de femmes plus important sont nécessaires pour que l'on puisse tirer des conclusions.

La tolérance, l'efficacité et la pharmacocinétique du VIRACEPT n'ont pas encore été évaluées chez les enfants de moins de 2 ans. Bien que les résultats de cette étude soient encourageants, des études plus approfondies sont nécessaires pour analyser la valeur de ce traitement dans la réduction du risque de transmission de mère à enfant. Actuellement, le VIRACEPT ne doit être utilisé qu'après consultation auprès d'un médecin.

Etude publiée révélant l'efficacité du VIRACEPT chez les jeunes enfants

Les résultats d'une autre étude, l'étude 382 du PACTG (Pediatric AIDS Clinical Trials Group) sur l'effet du VIRACEPT chez les enfants, ont été publiés dans le numéro du 16 décembre 1999 de la revue New England Journal of Medicine. 57 enfants dont l'âge moyen était de 9 ans ont été choisis pour l'étude PACTG 382 ; presque tous (96%) avaient déjà été traités avec des analogues nucléosidiques, mais aucun d'eux n'avaient reçu des inhibiteurs de protéase ou des inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse.

L'essai a révélé que la charge virale diminuait rapidement chez les enfants traités au VIRACEPT en association avec l'efavirenz ainsi qu'un ou plusieurs analogues nucléosidiques. On a estimé que la baisse moyenne au bout de 48 semaines était d'au moins 2,7 log10 copies/mL. Au bout de 48 semaines, 81% des enfants sur lesquels on disposait de chiffres avaient une charge virale inférieure au niveau détectable (moins de 400 copies/mL) - ceci correspond à 61% des enfants ayant une charge virale en dessous du niveau détectable en analyse intent-to-treat.

Une nouvelle analyse des résultats avec une méthode de détection de charge virage ultra-sensible a indiqué que 70% des enfants avaient une charge virale inférieure à 50 copies/mL (53% en analyse intent-to-treat). Le nombre de cellules CD4 a également augmenté de façon significative pendant les 48 semaines de traitement (p=<0.001), avec une hausse moyenne de 74 cellules/mm3 enregistrée au bout de 48 semaines.

Les valeurs moyennes de CD4 et de charge virale à la base étaient respectivement de 699 cellules/mm3 et de 4,0 log10 copies/mL. Les enfants ont été traités avec des doses de 20-30 mg/kg de VIRACEPT trois fois par jour en association avec de l'efavirenz (dose moyenne de 12 mg/kg une fois par jour) et un ou plusieurs analogues nucléosidiques. Les doses de VIRACEPT et d'efavirenz ont été ajustées en fonction des concentrations réelles des médicaments dans le sang.

On a estimé que le traitement au VIRACEPT en association à l'efavirenz ainsi qu'à un ou plusieurs analogues nucléosidiques est bien toléré.